lundi 29 décembre 2014

Parution- Textes Berbères des Ait Izdeg.



Il y a quelques mois, la toute petite bibliothèque de la culture de la Haute Moulouya Orientale s'est enrichie d'un livre s'intitulant " Textes berbères des Ait Izdeg"- Oeuvre de Henry Mercier, traduit en Français par le grand ami de l'Association Al Amal, le linguiste berbérophone chevronné, Pr Agrégé Mr Claude Béringuié.

Mr Béringuié n'a pas manqué, dans l'introduction de ce travail, de remercier les membres de l'association qui ont aidé dans cette traduction.
 En tant que membre, je suis fier que notre association humanitaire ait participé à ce travail culturel.

Une mention spéciale à mon ami Ait Sidi Hou Abderrahmane qui était à la tête de la jeune équipe mideltie qui a aidé à cette honorable réalisation.

Le travail est édité par " La Maison de Harry Stroomer"- Rudiger Koppe Verlag- Koln /Allemagne.

jeudi 6 novembre 2014

Publication en France de mon roman: " Le Monde de Aicha Bassou"



Je ne peux que me féliciter de l'aide extraordinaire des professionnels d'Edilivre qui ont accepté et édité mon ouvrage " le monde de Aicha Bassou" en France.

D'ici 45 jours, une fois toutes les formalités BnF achevées, le livre sera en vente sur les principales librairies en France, en Belgique et au Canada... ( tous pays francophones)

A tous les lecteurs du blog, j'annonce qu'ils peuvent, s'ils le désirent, commander "le monde de Aicha Bassou" directement à Edilivre,
Bonjour Mohamed,
Nous sommes heureux de vous annoncer que votre livre Le Monde de Aïcha Bassou est maintenant publié et mis en vente sur Edilivre.

D'ici 45 jours, une fois le dépôt à la BnF achevé, il sera mis en vente sur les principaux libraires en ligne à savoir Fnac.com, Chapitre.com, Amazon...

De plus, tous les libraires de France, Suisse et Belgique pourront également le commander à travers Dilicom ou directement auprès d'Edilivre. D'ici là, invitez vos proches à commander votre livre sur le site Edilivre uniquement.


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Soyez le premier ambassadeur de votre livre en le faisant découvrir autour de vous.
N'hésitez pas également à partager et diffuser le lien de présentation et la couverture de votre livre par mail, sur facebook, twitter.

L'équipe Edilivre

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vendredi 26 septembre 2014

Casbah de Berrem

Outat, l'ancien Midelt est une vallée où étaient construites une vingtaine de Casbahs pittoresques habitées par les Ait Ouafella, les Ait Izdeg et les Igrwanes.

La Casbah de Berrem qui se trouve au milieu de ce chapelet de ksours était habitée par les Ait Hdidou. Selon plusieurs sources, le Ksar de Berrem était construit par des Ait Atta qui l'avait vendu à la tribu sus citée.

 Berem se situe dans un écrin de verdure fait surtout de noyers monumentaux centenaires et de diverses variétés de pommiers, le tout irrigué de séguias ramenant une eau cristalline des sources de Tatiouine.

Au début du protectorat, Berrem et ses noyers étaient très prisés par les étrangers qui l'appelaient la Casbah des noyers. C'est là où les décideurs recevaient leurs hôtes venant des grandes villes, avant la création de Midelt.

 La Casbah de Berrem reste un haut lieu touristique qui, avec la route goudronnée aujourd'hui pourrait intéresser les amateurs de la nature, ainsi que les randonneurs pédestres. Il faut ajouter que les belles gorges de Berrem ne sont qu'à quelques centaines de mètres du Ksar.



mardi 12 août 2014

REMERCIEMENTS: Association des Cadres de Midelt pour le développement, AMJD et Association Al Amal.

Se souvenir, faire mémoire, c'est vivre une deuxième fois et il n'y a comme on dit de future sans mémoire. Je viens de vivre cette semaine deux événements touchants et émouvants.
J'ai eu l'honneur et le privilège d'être le récipiendaire: de deux hommages de la part de deux associations humanitaires de Midelt: l'Association de Cadres de Midelt pour le développement et l'Association AL Amal pour l'aide de l'enfant et la femme en difficulté à Midelt dont je suis l'un des fondateurs.
L'hommage a eu lieu, au cours de cérémonies solennelles dans deux lieux différents, en présence de beaucoup de jeunes intéressés par le développement de leur ville.

Je suis tout simplement content et ému de ces initiatives qui me flattent ainsi que ma famille.

Je tiens à remercier tous ces jeunes pour leur témoignage et leurs encouragements et pour les mots qu'ils ont prononcé à l'égard de ma modeste personne. Ma fierté de l'homme de l'Atlas qui s'est mise à s'émousser avec l'âge s'est réveillée par leur action comme un appel des sens.

L'Association des cadres de la province de Midelt pour le développement m'a surpris, car en plus de l'hommage qu'elle a tenu à me rendre, elle a emprunté mon humble nom pour la première promotion des jeunes cadres militants en son sein.
De son coté, l'Association Al Amal, en plus de l'hommage, m'a décerné une carte de président d'honneur.



A l'une et à l'autre, je dis que je suis vraiment confus, car , par vos gestes, vous avez été hyperbolique pour mon humble personne.
je suis fier de vous voir porter le flambeau et continuer ce qu'ont commencé les anciens dans le domaine associatif et humanitaire.

Je tiens à souhaiter bonne chance et bonne continuation pour la première promotion de jeunes cadres, et je dis également au bureau d'Al Amal que je continuerai, comme j'ai toujours fait à travailler à leur côté comme avant.

Je tiens aussi, à remercier encore une fois, le bureau de l'Association AMJD qui a tenu à me rendre hommage , elle aussi, il y a quelques mois.

Ces trois associations méritent ma gratitude, je tiens à leur dire que: je suis fier d'être de vous et d'être parmi vous pour tout ce qui peut être utile pour le développement de cette ville que nous portons tous dans notre cœur
, la ville de Midelt.

dimanche 11 mai 2014

Paul Chatinières - Le premier médecin affecté à Midelt en 1924.




Un livret qui m'a été offert par Mr Flacher Jea Pierre, m'a permis de faire la connaissance de Paul Chatinières (1884- 1928) , médecin militaire qui avait choisi d'exercer dans notre pays, au moment du protectorat et qui est décédé en 1928 à Taroudant lors d'une épidémie de typhus.

Ce médecin, tombé sous le charme de l'Atlas marocain était également grand photographe et écrivain de talent comme en témoigne son livre «  Dans le Grand Atlas Marocain » dont on trouve de larges extraits sur la toile.

Selon le travail de Geneviève Quirini Duckerts, c'est en février 1924 que Dr Paul est affecté comme médecin chef sanitaire du territoire de Midelt. En cette période, Outat, l'ancien Midelt, contient 2500 âme. Et la résistance contre l'occupant, se cristallisait dans les montagnes du Haut Atlas Oriental, région de Midelt.

Dans un témoignage du médecin général inspecteur Levy :   Dr Paul Chatinières....... «  il obtint dans cette région difficile des résultats les plus féconds et les plus durables, il s'attira si bien l'affection des indigènes. Son nom devint si populaire qu'il pouvait circuler sans aucune escorte... »

Il faut noter que l'un des objectifs des médecins militaires dans ces contrées difficiles étaient la prévention et la lutte contre les épidémies de typhus, de choléra, par l'enseignement aux populations des mesures d'hygiène et également par la vaccination, surtout contre la variole qui faisait des ravages dans notre pays en cette période.

Selon d'autres témoignages, Dr Paul apportait ses soins aux populations d'Outat dans l'infirmerie ( actuel local des sapeurs pompiers). Il se familiarisait avec la langue et les coutumes berbères.
Toujours selon Mme Quirini, l'époque Midelt aurait pu être heureuse pour la famille Chatinières si le destin n'avait basculé. Le bébé Jean Marie Joseph, né le premier mars 1926 meurt quelques mois plus tard le 30/8/1926.

Par ailleurs, il faut signaler qu'en 1926,  quatre premières sœurs franciscaines sont arrivées à Midelt. Deux d 'entre elles furent affectées à l'infirmerie sus nommée.

vendredi 4 avril 2014

Les Mines d'Ahouli-Mibladen- Le revers de la médaille: La silicose.


La silicose est une maladie pulmonaire qui se développe à la suite d'inhalation de particules de silice dans les fonds des mines, et aussi, dans d'autres métiers (les sableurs, les ouvriers en céramique etc..).
C'est une maladie professionnelle irréversible.

 Les symptômes de la maladie :
- Insuffisance respiratoire se traduisant par un essoufflement au moindre effort se compliquant de pneumopathies à répétition et souvent de tuberculose pleuro-pulmonaire et, à la longue d'une insuffisance cardiaque et pouvant être le lit d'un cancer pulmonaire.

La radiographie pulmonaire permet de porter le diagnostic en mettant en évidence des opacités rondes disséminés dans les deux champs pulmonaires.

La silicose se développe après l'exposition  à la poussière de silice après plusieurs années. Il existe des formes accélérées après l'exposition de quelques mois. Le seul traitement de la silicose est la transplantation pulmonaire. La prévention reste le moyen le plus efficace contre cette maladie incurable.

Au moment de l'exploitation minière à Mibladen- Ahouli, les moyens de prévention étaient inexistants, ce qui fait que le nombre de silicotiques et de décès par la maladie étaient considérables.

Aujourd'hui, pour diminuer la prédominance de cette maladie, la médecine de travail impose les mesures suivantes: limiter l'exposition à la silice, diminuer l'empoussièrage par l'aération et l'installation d'un aspirateur sur l'outil de travail.

La France ne reconnait la silicose comme maladie professionnelle qu'en 1945. A Midelt , la direction des mines d'Aouli-Mibladen attribuait la symptomatologie pulmonaire constatée chez les ouvriers à la tuberculose .Il a fallu la défensive du Dr Louis Tonellot pour reconnaître qu'il s'agissait d'une maladie professionnelle; la silicose:
 Voilà son témoignage tiré de sa brève monographie qui m'a été adressée par mon grand ami Dr Maxime Rousselle.

 " En 1947, les servitudes de ma profession m'amenèrent à prendre un poste à Midelt où je devais rester jusqu'en 1953, à une vingtaine de kilomètres environs, se trouvaient les mines d'Aouli. Dans le cadre de mes consultations, je fus amené à examiner d'anciens ouvriers. Je ne pus que constater d'indéniables affections pulmonaires. Niant l'évidence avec une mauvaise foie consommée, les cadres de la mine assuraient qu'il s'agissait là de cas de tuberculose. N'étant pas d'accord, je sollicitais l'avis des spécialistes, lesquels confirmèrent sans hésitation ce que je pensais; à savoir que nous avions belle et bien affaire à des cas de silicose. Un problème de taille se posait bien évidemment, car cette affection en ce temps là, n'était pas reconnu officiellement au Maroc. Et les dirigeants de la mine, comme on peut s'en douter, n'avaient aucun intérêt à ce qu'il le fut.
Face à ma détermination, à vouloir imposer la vérité sur cette question, proposition me fut faite, d'être muté sur un poste de choix. Inutile de dire que je refusais de la manière la plus catégorique et je n'acceptais mon déplacement que lorsque le diagnostic que j'avais établi fut finalement confirmé en 1953, entraînant la reconnaissance officielle de cette maladie."

Je tiens à rendre un  hommage posthume à la détermination de ce grand médecin pour le service énorme qu'il a rendu aux nombreux ouvriers atteints par cette maladie.


dimanche 16 mars 2014

Midelt- Pariez gros sur cette ville!


Après la fermeture définitive des mines d'Aouli, Mibladen et Zaida en 1985, la ville de Midelt glissa tout doucement vers un marasme économique grave. La petite ville n'a pas su préserver l'élan de dynamisme et de modernité qu'il a eu la chance d'acquérir au moment de l'exploitation de ses gisements de plomb. "Le plomb ne s'est pas mué en or".

Les mideltis se sentaient abandonnés. Pendant des décennies, la ville dégageait un acre parfum d'ennui et de poussière. L'agonie touchait tous les domaines. Plus de 300 habitations étaient en vente après la fermeture des mines. Les constructions stagnaient. Plusieurs commerces fermaient.

Le mètre carré de terrain se vendait à des prix dérisoires. Les infrastructures de base manquaient, l'assainissement ne touchait pas tous les quartiers de la ville. L'électricité n'était pas généralisée et tous les habitants ne bénéficiaient pas de l'eau potable. Le BMH recensait au centre de la ville, en cette période, plus de 120 puits qu'elle traitait à l'eau de javel afin d'éviter les maladies hydriques fréquentes.

La ville comptait de nombreux retraités des mines dans la grande majorité était atteints de la maladie professionnelle contractée au fond des mines: la silicose.
Chez les jeunes, le déseuvrement tenait lieu de philosophie. La majorité passait la journée aux terrasses des cafés maures. Le seul sport qu'ils pratiquaient était le chuchotement des secrets. On savait tout de chacun et tout de suite. " Un gramme de benjoin suffisait à encenser toute la ville."

Les vieux déçus de la situation catastrophique de leur ville ne cessaient de répéter les mots qu'ils attribuaient à Abderrahmane El Majdoub et que Mme Amina Aouchar a attribué à une chef de tribu qui avait nomadisé dans la région il y a quelques sciècles:
" Sir a blad outat,
 Allah ijâal bladek rih
ou rbiâak chih,
 oulli fik âamrou mayrih!"

" Oh pays d'Outat,
que Dieu fasse que ta terre ne soit que vent,
que ton herbe ne soit qu'armoise
et que tes habitants ne trouvent jamais de repos!"

Les optimistes, eux, s'attendaient au changement de leur ville, ils disaient que "Midelt n'attendait que son homme". Ces derniers ont gagné. Son homme est arrivé. Depuis que sa Majesté le Roi, que Dieu l'assiste, a fait son entrée officielle à Midelt en 2009,
La chiquenaude tant attendue a eu lieu. Cette honorable visite royale a mis notre ville sur les rails du développement. Midelt est aujourd'hui un chantier ouvert, des projets de grande envergure, dans presque tous les domaines y voient le jour. La ville sort désormais de son agonie. C'est une ville qui a beaucoup d'avenir .

Pariez Gros sur Midelt! Pariez sans crainte! C'est une ville qui monte

samedi 8 mars 2014

Hommage à toutes les femmes!

A l'occasion de la journée de la femme, je tiens à partager avec les lecteurs du blog, ce billet traçant le portrait d'une femme amazigh de la haute moulouya orientale. Portrait tiré de ma fiction " le monde de Aicha Bassou"

.....Mes Amis, vous allez faire connaissance, ce soir, d’une campagnarde dont tout le monde loue la sagesse. J’ai entendu parler d’Aicha Bassou depuis mon plus jeune âge sa renommée dépasse les frontières de sa tribu. Elle est ici comme l’Amghar* de l’endroit très écoutée par la population......

......Mes parents étaient des gens comme on en fait plus, tous les deux d’une forte carrure. Une sélection de la nature. J’étais la troisième d’une fratrie de cinq enfants, un garçon et quatre filles, sans compter les enfants morts nés.

Mon père était passé maitre dans l’art de cultiver les champs et de s’occuper de l’écurie. Il cultivait lui même ses terres, donnait à manger aux bêtes. Il buvait le lait de ses chèvres et on ne l’avait jamais vu aller au souk avec un sac sur l’épaule pour acheter le blé. Il entretenait avec beaucoup de zèle son cheval, c’était sa fierté. Il faisait partie des valeureux cavaliers de la tribu.
Aicha Bassou se plaisait à évoquer cette époque. Elle continua : Après le décès accidentel de mon frère et le mariage de toutes mes sœurs, mon père me consacra tout son temps libre. Jamais il ne revenait des champs ou de la forêt sans s’informer d’abord à mon sujet. Il m’avait appris, que Dieu ait son âme, à marchander au souk, à m'occuper de l’élevage des ovins, à manier le fusil "Bouchfer" avec dextérité. Il avait fait de moi une cavalière hors pair. Il m’avait appris à rivaliser avec les meilleurs cavaliers de la région. J’avais participé à des fantasias régionales, à Tizi N’Imneyn chez les Ait Ayach et à Igr N’Jamaâ à Aghbala, chez les Ait Soukhman. Dans Tassrebt (l’équipe de cavaliers) des Ait Bassou, il y avait toujours à côté de moi mon futur mari, le père d’Ali. Nous étions jeunes et beaux, j’avais à cette période l’âge de Tasekourt. J’avais moi aussi, la même taille fine à cet âge, les mêmes cheveux châtains et la même ardeur de vivre.

Aicha marqua une pause et soupira profondément avant de continuer : mon père n’avait jamais fait de différence entre les garçons et les filles. J'ai appris avec lui à m’imposer à la gent masculine.

Quant à ma mère, elle me chérissait également, elle avait fait de moi la fille laborieuse :Tamhrouchte*, une experte en matière de travaux ménager et ceux de la laine. «  J’ai eu leur bénédiction, que Dieu ait leur âme!

samedi 22 février 2014

Midelt- Un sous sol gros d'avenir


Le profane qui circule dans la région subdésertique et austère de Midelt, ne peut soupçonner un seul instant , que le sous sol de cette zone contient des gisements et des minéraux splendides très recherchés par les collectionneurs du monde entier.

Nous espérons que la grossesse ( le sous sol gros d'avenir)  ne reste pas un "raggued" ( grossesse psychique)!  Nous sommes persuadés qu'une organisation de ce secteur, jusque là désordonné , serait très bénéfique  pour la région.

La photo ci dessus montre certains spécimens de notre collection familiale dédiée à la recherche et à la culture.

Voir post publié précédemment sur ce blog:  " Musée à domicile Near -Vana"

dimanche 2 février 2014

L'AFFAIRE VACHE DE LA VACHE D'ANEFGOU.

Quand Mr Dupond venait chercher sa chance au début des années quarante au Maroc, il n'aurait jamais pensé se retrouver garde forestier au district d'Anefgou - Tirghist en pleine forêt du Jbel Moaskar

Il était épais mais élancé, le front olympien, le visage rond teinté de couperose .

A quarante cinq ans, Dupont n'était pas encore marié, car, après plusieurs demandes en mariage, aucune femme n'a souhaité mener sa vie avec lui, dans les forêts enclavées du haut atlas.

L'amour sans faille que portait Dupont à son cheval, à la chasse et aux randonnées forestières, le laissait esseulé dans sa belle maison forestière pendant plusieurs années.

A la fin des années cinquante, son chemin croisa celui de Françoise, une belle blonde à la coupe garçon. Plus jeune que lui d'une trentaine d'années. Au début de leur rencontre elle découvrait la joie de la vie au grand air avec insouciance. La forêt et l'air de Moaskar lui convenaient. Mais le plus dure, c'était de tenir sur la durée.

Notre malheureux forestier, naïf et trop terre à terre, apprit un jour que sa jeune épouse lui avait « mis des cornes » en fréquentant son amoureux, l'ingénieur des travaux public de Midelt. Un jeune robuste qui avait presque son âge.

Françoise prenait souvent la tangente d'Anefgou pour aller au quartier administratif de Midelt où résidait son
amoureux.

L'aimable garde forestier souffrant de sa déconvenue, n'en dormait plus. Il était saisi d'une dépression nerveuse due à la blessure profonde de l'âme. Un jour, Dupond qui ne buvait que fort rarement a pris une sacrée cuite. Au volant de sa Citroen noire, en direction de Midelt , il heurta une vache sur la piste caillouteuse, entre Anefgou et Anemzi . Suite au choc, la bete fut projetée dans un ravin. Elle fut tuée sur le coup. Le forestier est sorti indemne de l'accident. Il n'y eut aucun constat d'usage.

L’écorché vif, qui n'était que rage, douleur et humiliation, porta plainte contre son grand rivale, l'ingénieur des travaux public pour sa responsabilité dans l'absence de panneaux de signalisation de passage d'animaux, sur la piste reliant Anefgou à Anemzi.

Les autorités de l'époque classèrent cette affaire sous l'intitulée : «L'AFFAIRE VACHE DE LA VACHE D'ANEFGOU. »

N.B:  L'affaire est véridique, les noms ont été changés et le récit est de mon cru.

vendredi 31 janvier 2014

ElKsiba- Hommage à nos Maîtres du Collège Moha Ou Said



Que de générations de cadres : avocats, ingénieurs, administrateurs, professeurs, médecins, gendarmes, infirmiers,etc... ont usé leur fond de djellabas ou leurs pantalons sur les bancs du collège Moha Ou Said d'El Ksiba.

Cet établissement a été construit au début des années 50, au pied d'un joli paysage de forêts de chênes. Les salles de cours étaient construites à l'Européenne, avec les toits en V renversé, couverts de tuiles rouges, surmontées de belles cheminées. Les terrains de sport étaient bien agencés et les jardins bien entretenus.

En face du portail du collège, il y avait une belle oliveraie centrée par une source d'où jaillissait à flot une eau cristalline. Les sécheresses répétitives l'ont malheureusement tarie.

Notre collège de renommée était dirigé, au début des années 60, par un brave directeur, Mr Anglade. Corpulent , avec de larges épaules, les cheveux coupés en brosse, son visage était teinté de coupe rose. Il se dégageait de lui une bonhomie et une gaîté . Il marchait toujours droit et jetait un regard circulaire sur les élèves. Mr Anglade s'occupa très bien du collège et y mit tout son cœur.
L'ordre et la discipline régnait dans l'établissement.

Nos maîtres arabes et français incarnaient les bonnes qualités morales et intellectuelles. Ils étaient compétents et disponibles.Ils nous guidaient, nous orientaient et nous inculquaient le sens de responsabilité.

Par cette photo que nous avons découvert, mon épouse et moi, tous deux anciens élèves de ce prestigieux collège, nous rendons hommage à nos maîtres morts et vivants, et nous les remercions pour leur travail éducatif bien fait. Nous remercions également l'auteur de cette photo émouvante pour le partage.

Pour l'anecdote : Ammi Zaid, le concierge du collège que nous reconnaissons à la troisième place du premier rang de la photo ( juste à côté de Mr Anglade) était aussi jovial que le directeur. Toujours bien tiré, la cigarette aux lèvres, il était gentil, selon ceux qui l'avaient côtoyé de près. Il vous offrait ce qu'il avait, si vous adoptez une attitude aimable et polie avec lui. Toutefois, il ne supportait pas qu'il soit contrarié.


L'anecdote rapporte qu'un jour il a été brusqué par le directeur, chose qu'il n'a pas supportée. Il s'est braqué facilement en rétorquant sèchement :« tu payes à Rabat, je paye à Rabat, nous sommes comme comme. » Et depuis cet incident, les deux hommes sont devenus de grands amis.

N.B: Photo tirée du Site Web: copains d'avant.

mercredi 29 janvier 2014

Midelt- Le Reptile Fossile de Mibladen



Au début de l'année 95, deux squelettes de reptile fossile ont été découverts à un mois d'intervalle à Mibladen (petit village minier à l'Est de Midelt). Le premier a été découvert à deux kilomètres au sud du village, au lieu dit « Jbel Ajellab ». Le second dans le jbel Amrou Ghzif, à l'Est de Mibladen.

Dans une étude préliminaire, du reptile fossile de Mibladen, faite par Mr Youssef Raddi, rapport numéro 76, direction de la géologie, division de la recherche minière, nous tirons les renseignements suivants concernant ce reptile .

Les deux fossiles ont été découvert dans la formation géologique des crétacés. Après des travaux
d'excavation, Mr Raddi et son équipe avait mis à nus tous les ossements fossilisés.

La colonne vertébrale est formée de 74 vertèbres dont 25 vertèbres cervicales( sur 2,5 mètres), 22 dorsales qui sont développées et supportant les côtes( sur 2 mètres), 27 caudales qui diminuent progressivement de dimensions jusqu'à l'extrémité distale de la queue ( sur deux mètres).

La ceinture pectorale : bien fossilisée est représentée par les vertèbres sacrées

Les membres (nageoires) : les membres se présentent sous forme de nageoires ( palettes rotatoires) et se terminent par cinq phalanges. Les dernières sont au nombre de cinq ; chacune d'elle admet 8 à 9 segments.

Les côtes : elles sont bien fossilisées. Les antérieures sont larges, les postérieures sont grêles.

Le sternum : 8 plaques osseuses

Le deuxième reptile présente seulement la tête (squelette crânien) . Elle est serpentiforme, de longueur 60 centimètre et de largeur 30 centimètre.

Classification ( toujours selon Mr Raddi) :


«La forme de la tête, la longueur du cou, les dimensions du corps et des palettes natatoires ainsi que l'allure de la queue nous ont permis de classer notre reptile ,fossile dans le genre Elasmosaurus de l'ordre des Plésiosaures. Age du fossile ; environ 90 Millions d'années.»

Selon les spécialistes, ces Plésiosaures pesaient plus de 2 tonnes, ils étaient incapables de relever plus de la tête au dessus de l'eau, et qu'ils vivaient en mangeant des poissons et les ammonites. Ils donnaient naissance directement à leur jeunes dans l'eau comme les serpents de mer modernes.

N.N: Photos tirés du Net.

jeudi 23 janvier 2014

Musée à Domicile : NEAR-VANA



Le sous sol marocain regorge d'un nombre considérable de types de minéraux, de roches et de fossiles. Rien que la région de Midelt, à elle seule, contient plus d'une vingtaine de spécimens de minéraux et fossiles.

Les pierres phares de notre région sont la vanadinite de Mibladen, l'Apatite d'Imilchil et l'Azurite de Krouchen. Ces minéraux proviennent des mines aujourd'hui fermées .

Leur exploitation se fait de façon artisanale dans des conditions de sécurité déplorables. Nous considérons que ce riche patrimoine national est le bien commun de tous les marocains. Nous devons, comme c'est le cas dans les pays occidentaux, le protéger d'une exploitation effrénée et dévastatrice.

Nous constatons que ce patrimoine qui est un capital culturel et socio économique important est l'objet d'un désintérêt injustifié. La preuve en est que le Maroc, considéré comme l'un des pays minéralogiques du monde, ne possède aucun musée de cristaux digne de ce nom. On oublie que cette richesse si elle est gérée comme il se doit peut constituer un facteur majeur pour le développement durable.

Par ailleurs, il faut savoir que ces pierres fines et semi précieuses sont prisées par les collectionneurs pour
leur beauté naturelle, elles sont également recherchées par les scientifiques pour leur composantes chimiques.

Depuis notre affectation à Midelt, il y a déjà une trentaine d'année, mon épouse et moi, nous nous sommes mis à collectionner, patiemment et avec passion, les plus beaux cristaux du pays. Notre collection représente aujourd'hui un inventaire de plusieurs spécimens de la diversité minéralogique marocaine.

Nous ne pouvons pas prétendre que nous avons les plus belles pierres du Maroc, celles là sont exposées dans des collections privées et dans des musées Européens et Américains. Mais nous nous permettons de dire que nous sommes fiers de notre modeste collection .


Nous constatons qu'il y a aujourd'hui un engouement dans le monde développé pour les musées à domicile , cette nouvelle tendance nous sert d'exemple et nous incite à ouvrir gratuitement notre petit musée à domicile au public intéressé par ce domaine .


Le but que sous entend ce projet, est qu'il joue son rôle de mémoire, de conservatoire et d'éducation. Nous souhaitons également que ce musée nous permette d'établir des partenariats avec des collectionneurs intéressés par les Minéraux du Maroc.

NB:  L'ouverture pour le public sur rendez-vous
          Samedi après-midi de 15 H   à 18 H

Email: dr.mouhib@gmail.com



mercredi 8 janvier 2014

Parution

Mon grand ami Claude BERINGUIE ,  Professeur Agrégé de Lettres Classiques Licencié en Arabe de la Faculté de Bordeaux et Berbèrologue autodidacte, avec lequel je partage la passion pour la culture Amazigh ,  vient de nous faire un don précieux en traduisant les textes berbères des Ait Izdeg ( Moyen Atlas Marocain)  de Henri Mercier , travail d'érudition fort intéressant.  Le  livre intitulé " Textes berbères de Ait Izdeg" édité par Harry Stromer  ( RUDIGER KOPPE VERLAG. KOLN)  .

Toutes nos félicitations à  l’écrivain chevronné  pour ce travail qui va enrichir les bibliothèques des chercheurs et des linguistes intéressés par la langue Amazigh.
Et bonne continuation pour le prochain ouvrage !